— Quelle conclusion tirez-vous de cela, demanda Horner ?
— La conclusion est facile à déduire. Miss Mortimer a certainement pris une copie de la lettre d’Aresberg. Il y a deux choses qu’elle peut faire, qu’elle doit faire. D’abord, si elle est parente de John Mortimer, elle voudra l’avertir qu’on veut lui enlever son or, et elle ira dire à Dolbret comme la femme du daïmio Makoura : « Makoura, prends-moi, mais auparavant, va sauver mon oncle, le daïmio Mortimer. » Si elle n’est pas parente de Mortimer, ce sera encore pis ; elle dira à Dolbret : « L’or de Kruger est à toi, va le chercher et viens me chercher. » Et nous aurons à lutter contre Dolbret, contre Stenson, et contre Wigelius, et contre le diable de petit homme qui est arrivé avec le docteur.
— Natsé a raison, dit Bilman, il faut se débarrasser de Miss Mortimer. Qu’en dites-vous, monsieur le Dean, et vous Ascot ?
— Je crois que Natsé a raison, répondit Ascot. Encore faut-il nous arranger pour que cela ne paraisse pas.
— J’ai un plan, dit Bilman.
— Vous avez quelque chose, dites.
— Il y a le bal masqué, ce soir.
— Eh ! bien ?
— Et après le bal, le bain de l’équateur.
— Mais il y a longtemps que nous avons passé l’équateur, fit remarquer Horner.
— Je sais ; comme la chose n’a pas pu être organisée plutôt, le bain de l’équateur aura lieu ce soir à minuit, après le bal.
— Et qu’est-ce que cela peut faire à notre affaire ?