Page:Morelles - Les diamants de Kruger, 1906.djvu/138

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mes droits. Je vous défends de rien faire avant six heures ce soir. D’ici là j’aurai pris une décision.

— J’attendrai.

— Ils sortirent pour aller déjeuner. Polson les arrêta :

— Faites-moi donc envoyer mon déjeuner ici.

— Vous êtes malade, demanda Natsé ?

— Non, je ne trouve pas ma barbe et je ne puis aller à table sans cet ornement.

— Diable, est-ce que quelqu’un vous l’aurait volé ?

Je commence à le croire ; ce serait embarrassant, je ne pourrais plus me montrer.

— Cela s’appelle se faire voler à sa barbe, ou je me trompe fort, dit Horner en riant. Nous allons vous apporter ce qu’il vous faut. Ne laissez entrer personne, à moins d’être couché et bien dissimulé sous les couvertures.


XI

LE BAIN DE L’ÉQUATEUR


La traversée durait depuis trois semaines ; elle devenait fatigante, énervante, presque une torture. Aussi, depuis quelques jours, il était question de donner une fête afin de rompre la monotonie du voyage. D’aucuns avaient proposé un concert, mais les artistes manquaient. D’autres auraient voulu ressusciter le baptême de la ligne, ou baptême du tropique, une vieille coutume tombée en désuétude. Le capitaine leur avait répondu : Cherchez ailleurs, le baptême de la ligne est une chose stupide, ce n’est pas un amusement. Il était