Page:Morelles - Les diamants de Kruger, 1906.djvu/156

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 154 —

Dolbret dit tristement à Stenson, en lui tendant la main :

— Merci. Vous me permettez, n’est-ce pas mon ami de vous dire merci pour elle ?

— Oui, vous avez ce droit, vous.

— J’ai ce droit, mais je ne m’en sers que provisoirement. Ce sera elle qui vous remerciera, quand elle sera rétablie.

— Oh ! ce sera un grand bonheur.

— Maintenant, dit Wigelius, couchons-nous, nous avons tous besoin de repos, surtout vous, Dolbret.

— Non, mon ami, je n’ai pas besoin de sommeil ; pour jouir de ce rêve qu’est l’amour, il faut être éveillé. Du reste, je cours prendre des nouvelles de ma malade.

— Bonsoir, alors.

— Dormez vous, docteur, demanda José tout bas, par le trou de la serrure.

— Tiens, qu’est-ce que peut vouloir José, à cette heure ? Faisons-le entrer.

José se glissa tout doucement dans la cabine et les regarda tous trois sans dire un mot.

— Monsieur de Labbé, fit Dolbret, est-ce seulement pour avoir l’honneur de nous contempler que vous venez ici à cette heure ?

— Non, docteur, c’est pour vous remercier.

— Pour me remercier ? Et de quoi ?

— Pour vous remercier, vous ne comprenez pas ?

— Je t’avoue que je ne saisis pas très bien.

— C’est pourtant bien facile à comprendre. Je viens vous remercier de ce que vous avez fait pour la demoiselle.