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QUATRIÈME PARTIE


XVIII

DANS LE VELDT


De Pretoria à Bloemfontein, il y a à peu près cent-vingt lieues de chemin de fer. Dolbret et ses compagnons avaient pu voyager jusqu’à la capitale du Transvaal sans difficulté, et le trajet jusqu’à Bloemfontein serait certainement sans incident, car la route était encore au pouvoir des Boers. Du reste, depuis leur arrivée en Afrique, ils ne s’étaient presque pas aperçus du bouleversement qui s’était opéré dans la contrée. D’abord, ils avaient passé la majeure partie du temps en pays portugais, puis, bénéficiant des relations de Mortimer, ils pouvaient circuler en pays boer sans danger d’être inquiétés, ce qui était un immense avantage pour la besogne qu’ils avaient à faire. Le péril était encore loin ; il ne commencerait, à vrai dire, qu’à Bloemfontein, une fois dans le veldt. Là, il faudrait être prudent, éviter les sentiers fréquentés, se garer des détrousseurs, des bandits qui suivent toujours les armées ou des déserteurs que la nécessité a faits bandits ; il faudrait fuir le voisinage des combattants, ne pas offrir sa poitrine à une balle perdue ou à un éclat de shrapnell égaré. En effet, dans un rayon de cent milles autour de Kimberley, la lyddite