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— Pourtant, il me semble…

— Oui, je sais que vous sympathisez avec les Boers, mais vous ne pouvez comprendre ce que la vue de ces pauvres gens a réveillé de sentiments en moi. Ce qui me révolte, c’est qu’il y a de mes compatriotes qui sont venus se battre contre eux. C’est horrible, c’est inconcevable.

— Il y a José, essaya de dire Wigelius.

— En effet, il y a José. Lui, je ne lui en veux pas, il n’a rien compris à toute cette affaire.

— Je ne sais pas ce qu’il devient, dit Stenson.

— Savez-vous que j’en suis inquiet. Pourtant, mademoiselle Berthe m’a écrit qu’il l’avait retrouvée et qu’elle lui avait dit de me rejoindre à Lourenço ; elle lui a même donné de l’argent.

— Oui, je me souviens, le jour de notre départ.

— Et c’est le même jour que Horner est allé la menacer, dans le couvent.

— Au fait, ce Horner n’était pas avec ses amis, le soir de notre arrivée à Cedofeita,

— Que diable peut-il être devenu ?

— Il n’aura pas osé revoir ses compagnons, après avoir essayé de les trahir.

— Oui, trop honnête homme pour cela.

Le train entrait en gare, comme Dolbret rendait cet hommage à son rival.

Une heure plus tard, les trois compagnons, installés confortablement dans un hôtel de Bloemfontein, dormaient d’un profond sommeil. L’orage avait cessé et le soleil se levait, splendide.

Une grande excitation régnait dans la ville. On était au vingt-cinq février. Roberts travaillait à opérer un mouvement tournant contre le camp de Cronjé ; Bloemfontein, le principal point d’ap-