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— Non, mon cher ami ; comprenez donc une chose, c’est qu’on n’a pas le temps de s’occuper de vous. En temps de guerre, un homme sous les armes est précieux, mais un prisonnier ne vaut rien, même on est bien content de s’en débarrasser.

— Oui, c’est vrai, mais je leur ai joué un si bon tour que je serais bien étonné s’ils n’essayaient pas de s’en venger.

— N’allez pas croire cela.

— Ce serait tout naturel.

Nous sommes dans une zone où le galop d’un cheval n’est pas chose très rare ; il y a d’autres chevaux que ceux du colonel Thompson.

— Il y a ceux de Horner.

— Ceux-là ne m’inquiètent pas. Mais vous causez trop, docteur ; allons, mettons-nous à la besogne.

— Horner ne vous inquiète pas dites-vous ? pourtant, vous savez qu’il nous suit de près. Vous vous souvenez de ses paroles : « Je suis tenace, j’ai le bras long. » Nous ne serons en sûreté qu’une fois rendus à Kimberley.

— Alors, rendons-nous à Kimberley ; et avant de nous rendre à Kimberley, prenons les diamants.

— Je veux me conformer entièrement aux instructions du docteur Aresberg, dit Dolbret. Ainsi, je commence par boire à la source.

Il se baissa, se coucha à plat ventre et but. Son visage se réflétait dans l’eau comme en une plaque d’acier poli.

— J’aurais plus besoin de me laver que de boire, dit-il en relevant la tête. Ma parole d’honneur, j’ai eu presque peur en voyant mon image dans ce miroir.