Page:Morelles - Les diamants de Kruger, 1906.djvu/288

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 286 —

— Ce n’est pas le feu de Roberts qui vous atteint, Wigelius, c’est celui de Horner.

— Vous vous trompez peut-être.

— Horner nous a suivis jusqu’à la dernière minute, comme vous le savez ; c’est grâce à lui que ses compagnons sont si bien informés. Du reste Mortimer m’a prévenu. « Tant que vous n’aurez pas le trésor, m’a-t-il dit, et même après – surtout après — défiez-vous d’Ascot. » Mortimer connaissait Ascot et moi je connais Horner. Avec ces deux hommes comme ennemis, il faut être sur ses gardes Je suis convaincu que nous sommes suivis par eux.

— Vous avez peut-être raison, dit Stenson ; j’entends des chevaux galoper à présent, le bruit augmente toujours.

— Le bruit de la bataille augmente aussi. Tenez, voyez-vous ce grand nuage lumineux ?

— Oui.

— C’est la flamme de la lyddite qui donne cette teinte verte au firmament. Évidemment, il n’y a pas à s’y tromper, on se bat dans les environs.

Zéméhul ne s’était pas retourné une seule fois, mais de temps en temps, dans la furie de la course, il faisait entendre son avertissement ordinaire. Dolbret y répondait, pour lui donner du courage.

Pendant dix minutes ils n’entendirent plus rien. Pierre le fit remarquer à ses compagnons.

— Ils se fatiguent, dit-il, nous, avons gagné la partie.

— Dans une heure, nous serons à Kimberley, dit Stenson, je viens de voir les tranchées des mines.

La pluie tombait maintenant par torrents, elle aveuglait les chevaux ; mais l’éperon leur fai-