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On entendait les cris des cavaliers, à cinq cents verges du kopje.

— Wigelius, Stenson, Zéméhul, dit tout à coup Dolbret, nous allons nous rendre. Vous, on ne peut rien vous faire, moi seul paierai. Je paierai pour ma faute.

— Jamais, dit Wigelius.

Puis, se redressant de toute la hauteur de sa taille, il reprit :

— Pierre Dolbret, il n’y a qu’une chose à faire, c’est de lutter quand même. Rechargeons les carabines et tirons jusqu’à ce que nous tombions tous.

Il se tourna ensuite vers le Zoulou :

— Toi, prends ceci et dépêche-toi.

Il lui tendit deux carabines que le guide se mit à recharger précipitamment. Dolbret en fit autant de son côté. Il avait compris que toute objection serait inutile et, après une dernière pensée pour Berthe, il avait pris la résolution de mourir.

Arrivés à cinquante pas, les cent hommes qui composaient la troupe se levèrent sur leurs étriers et jetèrent aux échos du veldt une clameur prolongée. Un bruit sec, un cliquetis d’armes, parvint aux oreilles des fugitifs, et une décharge vola au-dessus de leurs têtes, allant s’éparpiller dans les anfractuosités du rocher.

— Tirons, dit Wigelius.

— Non, pas encore, attendons qu’ils soient plus près ; puisque nous risquons notre vie, tâchons de la vendre cher ; nous nous servirons d’abord de nos pistolets, puis ensuite de nos carabines. Attendez mon ordre, cela vaut mieux.

Les assiégés entendirent l’officier qui commandait s’écrier : « Ils ne répondent pas, allons chercher leur réponse. À l’assaut !