Page:Morelles - Les diamants de Kruger, 1906.djvu/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 81 —

ravissante en noir, Miss Berthe souriait à son ami. Celui-ci était tellement occupé à la contempler qu’il ne s’aperçut pas que le carton vert du menu venait de faire son apparition entre lui et Stenson. En même temps une voix bien connue, celle qu’il avait entendue dans son enfance et dans le terrible naufrage, lui glissa à l’oreille :

— Monsieur, prendrez-vous du potage, du Dean ou de l’évêque ?

— Ah ! enfin, te voilà.

— Oui, monsieur le docteur, c’est moi.

— Parle.

— Pendant que je parlerai, faites semblant de me montrer les plats qu’il vous faut, avec votre doigt, sur la carte.

— Bien, j’y suis, parle. Monsieur Stenson, écoutez. Parle anglais.

— La chambre de monsieur Stenson est voisine de celle du Dean et de Bilman. Ascot et l’évêque sont ensemble de l’autre côté.

— En effet, dit Stenson, j’avais cru reconnaître leurs voix.

— J’ai vu le Dean sans sa fausse barbe,

— Hein ! fit Dolbret en se retournant vivement vers P’tit-homme, tu l’as vu sans sa barbe ?

Mais il vit qu’on l’observait et qu’on avait remarqué son exclamation. Il dit à Labbé :

— On nous remarque, va-t’en. Tu reviendras dans une minute et tu ne diras que quelques mots à la fois. L’évêque vient de se tourner de mon côté, ce ne doit pas être pour me donner sa bénédiction.

Labbé fit ce qu’on lui disait.

— Que dites-vous de cela, dit à Stenson, Dol-