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lettre et vous aurez l’autre. Je suis généreux même, car, en justice, vous ne devriez les avoir qu’une fois votre promesse remplie.

Frascani prit le louis, le tourna plusieurs fois entre ses doigts, le mit dans le soleil, sourit, regarda José, puis commença :

— La lettre est signée « Docteur Aresberg. »

— Hein, vous dites ? fit José qui ne comprenait pas bien.

— Aresberg, le docteur Aresberg.

Bon ! pensa, José, il faut que je me tienne les flancs pour me souvenir des noms, je ne suis pas bien fort sur les noms, moi. Docteur, Aresberg, docteur Aresberg.

— Qu’avez-vous à remuer les lèvres comme ça, dit Frascani ?

— Il me semble avoir entendu parler de ce docteur, et j’essayais de me rappeler…

— Oui, vous devez en avoir entendu parler, en effet, fit l’Italien, en riant, le docteur Aresberg est assez connu.

S’apercevant de l’ignorance de José, pour qui les noms mis en vedette par la guerre étaient lettre morte, il essaya de l’éclairer. Il reprit :

— Vous savez qu’il y a de la guerre en Afrique, n’est-ce pas ?

— Je crois bien que je le sais, dit José, qui avait encore sur le cœur son engagement à demi-forcé.

— Bien, la guerre est entre l’Angleterre et le Transvaal, et le docteur Aresberg se bat pour le Transvaal.

Comme on peut le voir, les connaissances de Frascani étaient aussi assez rudimentaires. Il continua :