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Page:Moreno - Reconnaissance de la région andine, 1897.djvu/137

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put effectuer des observations de latitude et d’azimut, de grande importance pour relier les points topographiques avec le Lanin, centre de toutes les observations de la section. Le 14, en traversant la chaîne de montagnes, il arriva à l’Estancia Jones au Nahuel-Huapi, où il rencontra Roth avec lequel, le 16, il se dirigea au Potrero Huber, à l’extrémité nord-ouest du lac ; mais, avant d’y arriver, Roth dut retourner en arrière à cause des difficultés du chemin, qui entravaient les études qu’il avait ordre d’effectuer (planche XXIX).

Le rio Correntoso, si l’on peut appeler fleuve ce petit canal profond, n’a guère que deux cents mètres, et met le lac de ce nom en communication avec le Nahuel-Huapi ; cependant la carte de M. Fischer donne à son cours une longueur de presque vingt kilomètres. Le sentier passe par les lagunes de Las Chorguas et Pichilaguna et la lagune du Totoral ; cette dernière est très pittoresque avec trois îlots au centre, et est située au pied des monts neigeux de l’ouest. Potrero Huber, ainsi appelé d’après le nom d’un propriétaire résidant à Osorno, qui avait choisi ce parage pour l’hivernage de ses bestiaux, occupe la vallée entre la lagune Totoral et le lac Nahuel-Huapi, vallée dont la forêt a été détruite par des incendies et qui a été remplacée par d’excellents prés naturels.

Le 25, Wolff fit l’ascension du cerro Mirador, superbe point d’observations, d’où l’on voit les monts Lanin, Chapelco, Tronador, Pantoja, Puntiagudo et les volcans de Osorno, de Puyuhué et de Villarica. Le 26, il examina la lagune Constancia dont les eaux se déversent dans le lac de Puyehué, et, le lendemain, il recommença l’ascension du Mirador (planche XXX, fig. 1) du sommet duquel il parvint à effectuer des observations de latitude et d’azimut, et exécuta des visées de tous les principaux points en même temps que le panorama photographique. Le 28, il se dirigea de nouveau à la lagune Constancia, et, le 30, il était de retour au Potrero Huber. Le 31, il partit dans la direction du nord-est pour étudier le système du lac Correntoso, et arriva, le soir, au lac Espejo, près des rives duquel croissent de vigoureux mélèzes. Le lac baigne la base des montagnes neigeuses de la Cordillère, et sa plus grande extension se trouve du nord au sud. Il est étrange que ce lac ne se déverse pas dans le Nahuel-Huapi, car il n’en est séparé que par une plaine de deux kilomètres. Son écoulement se fait plus au nord, dans le lac Correntoso, en coupant des monts assez élevés sur un espace de cinq kilomètres. Un autre petit lac, celui de l’Encanto, se déverse dans le lac Espejo.