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chemin au nord de la lagune, par une vallée qui va au nord-ouest, et atteignit les sources de ce fleuve, qui se trouvent au nord de Lolog dans des montagnes de 2100 mètres de hauteur. Il suivit une chaîne assez élevée jusqu’à Huahuma, séparée par ce fleuve de la chaîne d’Ipela.

Par suite de l’inclémence de la saison, il dut retourner à Junin d’où il fit une excursion à la lagune Carhué (1030 m.) dont les eaux descendent des monts situés entre Lolog et Huechu-Lafquen. En compagnie de Wolff, il alla reconnaître le lac Huechu-Lafquen, dont il étudia la rive sud. À vingt-cinq kilomètres de l’embouchure, le lac se divise en deux bras. Il suivit jusqu’au bout celui de l’ouest, en traversant des étendues couvertes de scories provenant d’anciens volcans.

Les chaînes qui divisent les eaux dans le fond de Huechu-Lafquen sont basses. Les montagnes, d’une élévation plus considérable, le Pillan et ceux du sud de Huechu-Lafquen, sont situés à quinze kilomètres plus à l’est que l’extrémité ouest de la lagune ; mais, quelques lieues plus à l’ouest, il remarqua de hauts sommets neigeux parmi lesquels il crut distinguer le Quetropillan. De retour à Junin, il mit en relation par une station azimutale le cerro de la Virgen avec les monts de Pillan et du Perro, retournant à San Rafael, qui avait été son point de départ, où il arriva le 19 juin.

Le rapport de Hauthal embrasse différents thèmes qu’il serait difficile de résumer rapidement, et je n’en donnerai que quelques fragments.

Sur la géographie et l’orographie de la région comprise entre le volcan Lanin et la lagune Traful, j’en fais l’extrait suivant : Il parvint jusqu’à la cime du majestueux Lanin, pic si caractéristique et si beau, du sommet duquel la vue compensait avec usure les difficultés et les fatigues de l’ascension (planche XXXVII). Comme un immense parb s’étendait à ses pieds cette partie du Neuquen qui, par ses beautés naturelles, peut figurer parmi les paysages les plus pittoresques du monde.

Il serait trop long de décrire tous les détails qu’offrait à la vue de l’explorateur ce beau panorama. L’aspect de cet ensemble montagneux sollicitait son attention : des chaînons plus ou moins étendus, interrompus çà et là par des dépressions dont le fond est généralement occupé par des lagunes, et qui sont dominées par des monts élevés et couverts de neige, comme Polcura, Villarica, Lanin et d’autres, ou par des massifs neigeux comme celui de Zollipuli, si l’on prend ce dernier comme massif dans le sens orographique.