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qui, dans le cours de vingt années, s’étaient produites dans les régions du Sud. Dans ces vingt années, l’indien indompté avait disparu ; il n’y avait plus ni forts, ni fortins pour résister à ses déprédations et là où autrefois se plantait le campement (la tolderia), où j’avais souffert et rêvé pour oublier mes déboires s’élevaient des villages ; les cris des conseils de guerre s’étaient tus pour toujours, et les animaux qui paissaient dans ces prairies fertiles n’étaient pas volés, mais formaient le noyau des immenses troupeaux de l’avenir. Je désirais voir tout cela, et me rendre compte si l’effort répondait à la conquête faite sur le sauvage, et comparant avec le passé le présent, je voulais juger par moi-même si le progrès rêvé existait en réalité, ou s’il était retardé, et pour quelles causes ? Ainsi préparé et disposé, j’entrepris l’excursion que je vais raconter sans m’étendre dans des détails qui devront être consignés dans des mémoires spéciaux, dès que seront coordonnés les nombreux matériaux déjà réunis.