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Page:Moressée - Un mariage à Mondorf, 1887.djvu/150

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suré de ne rencontrer personne à saluer. Le feutre en est si mou qu’il risquerait de ne pouvoir descendre son salut jusqu’à terre.

Elle était toute rassurée quand elle arriva, la main tendue, près de son ami, dont la physionomie et le gai sourire firent s’envoler de son visage toute trace d’inquiétude.

— Quelle excellente nouvelle apportez-vous de si bonne heure à vos amis ? lui dit-elle aussitôt, sans s’arrêter même par un mot aux banales formules de politesse.

— Une nouvelle excellente, en effet, mademoiselle. En rentrant chez moi cette nuit, j’ai trouvé une lettre d’invitation que je n’attendais pas si tôt, mais à laquelle je ne reprocherai certes pas de s’être hâtée.

Vous rappelez-vous la promesse que j’ai faite l’autre semaine à M. Dubreuil, de vous faire visiter nos colonies de vacances ? Grâce à cette lettre, je vais pouvoir la tenir dès aujourd’hui.

— Mon père va être bien heureux, monsieur Pauley ; il ne s’est pas passé de jour, je crois, depuis votre promesse, qu’il ne me l’ait rappelée, en me disant qu’il se faisait une véritable fête de cette visite aux colonies Vous n’ignorez pas qu’il fait, à Paris, partie d’un comité qui organise depuis quelques années des colonies de ce genre pour les enfants des écoles. Je suis certaine qu’il va couvrir son carnet de notes au cours de notre promenade : il sera si fier, à son retour, de raconter à ses amis du comité ce que vous lui aurez fait voir ici !

— Il ne pourra pas en dire grand bien, mademoiselle. Nos colonies sont loin d’avoir pris dès maintenant tout le développement qu’on se propose