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Page:Moressée - Un mariage à Mondorf, 1887.djvu/21

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II


En cet instant Marcelle, qui de la fenêtre de l’appartement épiait, le coin du rideau soulevé, le retour de M. Dubreuil, accourut vers Raymonde en battant des mains :

— Grande sœur, le voici qui rentre enfin. Sur le siége du coupé j’ai reconnu d’ici les favoris roux de Jean, le cocher. Descendons bien vite, veux-tu ? et allons embrasser petit père.

Et elle s’élança dans l’escalier la première, suivie de Raymonde qui achevait de sécher, du coin de son mouchoir, la trace des larmes qu’elle avait répandues.

En bas, à peine descendu de voiture, M. Dubreuil avait saisi Marcelle dans ses bras et couvrait de baisers les boucles de ses blonds cheveux.

— Bonjour, chère Raymonde, dit-il ensuite en baisant le front que celle-ci lui tendait, comment as-tu passé la journée ? Ne vous êtes-vous pas trop ennuyées, toutes seules, depuis le matin ?

Puis plus bas, en se penchant à l’oreille de sa fille :

— Et la petiote ? Ne s’est-elle pas plaint ? n’a-t-elle point souffert ?…

Après avoir répondu par un signe de tête à la