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— Laissons cela, de grâce, mon ami. Cette reconnaissance, il n’est pas besoin que vous me la prouviez : je vous sais un trop noble cœur pour qu’aucune preuve soit nécessaire. Vous êtes mon ami : restez-le, c’est tout ce que je désire.

— Vous êtes bon plus encore que savant et habile, dit Fernand : je me souviendrai.

Doux jours plus tard, M. Dubreuil rencontra Fernand au Casino. Il le félicita sincèrement d’abord de sa guérison. Puis il rappela qu’il s’était engagé à faire avec le jeune homme sa première promenade. Pourquoi ne la ferait-on pas aujourd’hui ! Oh ! il n’était pas nécessaire de courir bien loin ; on pourrait traverser Mondorf, par exemple, et pousser jusqu’à Altwies, où l’on irait se reposer fort tranquillement une heure chez les demoiselles Fortuner. Fernand ne les connaissait pas ? Il ferait connaissance. De fort bonnes personnes qui s’empresseraient bien certainement pour son service. Raymonde ne pouvait assez louer leur amabilité, et c’était le sûr moyen de faire plaisir à Marcelle que de l’y conduire. Eh ! oui, au fait. L’idée était excellente : on irait tous ensemble en caravane ; et si d’autres jeunes gens voulaient s’y mêler, ce serait le mieux du monde.

— Allons, dit M. Dubreuil en se retirant, c’est convenu. Je m’en vais aller arranger ça. Nous vous dirons au dîner ce que nous aurons arrêté.

Raymonde !… Aller faire sa première promenade aux côtés de Raymonde, quelle joie !… Oh ! maintenant, c’était vraiment le bonheur, car il ne s’y mêlait plus, comme naguère, l’amer dépit de se voir cloué dans un fauteuil de malade, sans pouvoir bouger seulement pour s’empresser auprès de la personne aimée…