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XV


Ils se dirigèrent vers le parc, où la nuit était descendue, inondant d’une obscurité mystérieuse les allées perdues dans les profondeurs de leur alignement d’arbres noirs.

— M. le docteur, dit Fernand en abordant carrément le sujet de l’entretien qu’il avait sollicité, vous allez trouver bien extraordinaire la démarche que je viens faire auprès de vous. Cependant, c’est vous-même qui m’avez fourni la seule excuse qui puisse me faire pardonner la liberté de cette démarche ; c’est vous qui m’avez demandé de rester votre ami. Or, vous savez quel est mon isolement. La maladie m’ayant empêché de cultiver les relations que j’aurais pu me faire, orphelin de bonne heure, je n’ai gardé que quelques camarades d’enfance que je vois de loin en loin, et ne me connais d’autre soutien que mon tuteur, fort peu soucieux de négliger ses affaires pour s’occuper des miennes.

Vous seul, que le Ciel a daigné mettre enfin sur ma route, m’avez accordé ce grand bienfait de votre amitié : vous seul donc pourrez acquiescer à mon vœu et me rendre le service que j’attends de votre générosité.

Je vous ai dit souvent, cher ami, les sentiments