Des milliers de pèlerins défilaient ainsi, et c’était un spectacle magnifique, cette population pleine de foi et de piété assiégeant le sanctuaire de la Patronne du pays.
Dans l’église, où M. Dubreuil fut conduit par M. Pauley, qui venait de le rejoindre, l’attitude de la foule était plus édifiante encore. Au milieu de la grande nef la statue miraculeuse était érigée sur un autel spécial, revêtue de la magnificence de ses vêtements somptueux, couverte de bijoux et de pierreries, portant au col les insignes de la Toison d’Or, dont un prince l’orna jadis. Au pied de l’autel, un large tapis s’étendait, entouré d’une balustrade sur laquelle des pèlerins priaient, le corps ployé humblement, tandis que d’autres laissaient tomber en partant leur aumône dans les plis du tapis. Çà et là des groupes, attendant leur tour d’approcher, continuaient la récitation du Rosaire, les profonds échos de l’église répétant les mots, scandés suivant l’usage populaire : Heilige Maria, Mutter Gottes…
Et autour de tous les autels du chœur et des basses nefs, des gens se poussaient, suivant les cérémonies des prêtres officiants. L’église était comble : mais la foule entassée là, recueillie, ne troublait pas la paix du sanctuaire.
Isolément ou par groupes, les pèlerins sortaient de l’édifice, faisant place aux tard venus, et au recueillement de ceux-là le recueillement de ceux-ci succédait. Elle était aimée dans ce pays, la Vierge puissante : c’est à elle que l’on accourait comme à la source même de toute consolation…
Tandis que Marcelle regardait, étonnée, le spectacle nouveau pour elle de cette foule pieuse, Ray-