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se dresse là-bas à côté de la série ordinaire des appareils de gymnastique ; ici se dessinent les enceintes réservées aux jeux de société, au crocket, au foot-ball, au lawn-tennis. Le ruisselet forme plus loin un petit étang sur lequel des barques, des nacelles se balancent insouciantes.

La situation d’ailleurs est charmante, et l’air qu’on respire d’une extraordinaire pureté. Un rapide coup d’œil donné à toutes choses a laissé à M. Dubreuil et à Raymonde une excellente impression : ils devinent qu’ils vont vivre ici quelques semaines dans une atmosphère de paix sereine, où il fera bon oublier les angoisses d’autrefois. Quant à Marcelle, elle est tout simplement ravie. Le grand air, l’espace, les jeux qui étalent là leurs tentations, mais c’est presque Beautaillis retrouvé, avec ses joyeuses escapades de jadis, les bonnes journées pleines de saines fatigues, et les nuits durant à peine le temps de fermer les yeux et de les rouvrir.

— Oh ! petit père, que nous serons bien ici ! s’écrie Marcelle en battant des mains. Pourvu que le docteur soit gentil et qu’il me permette de jouer toute la journée…

Quelques instants plus tard, M. Dubreuil était assis dans le cabinet du médecin.

— Monsieur le docteur, dit-il, nous sommes arrivés à Mondorf d’aujourd’hui seulement, mais je n’ai pas voulu laisser passer cette première journée sans vous faire ma visite. Envoyé dans l’établissement que vous dirigez par mon médecin de Paris, votre ami, il m’a paru utile avant toute autre chose de vous amener notre petite malade, et de vous prier de vous intéresser à sa guérison…

M. Petit s’inclina gracieusement, puis tout aussi-