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surhumains efforts. C’est alors, jusque Wasserbillig, assis au confluent de la Sûre et de la Moselle, une succession de paysages charmants, variés à l’infini.

Puis le train remonte la Sûre, suivant tantôt les capricieux méandres de la charmante rivière, tantôt les coupant en ligne droite et rasant le rocher, toujours courant entre les forêts qui dessinent à droite la frontière de la Prusse et les vignes qui, sur la gauche, couronnent de leurs pampres verts les coteaux luxembourgeois. Sur toutes les routes, des groupes de pèlerins vont, le chapelet en main et le front découvert, se dirigeant vers la ville prochaine ; des cabriolets, des charrettes, des attelages de toute sorte se suivent à la file, y emmenant des curieux par bandes.

Et enfin là-bas, dans un val profond, auquel des collines verdoyantes font une riche ceinture, Echternach dresse les tours majestueuses de sa vieille basilique. Petite ville, dont la caractéristique est une paix profonde, à peine troublée par l’animation des quinze mille étrangers venus là pour le pèlerinage, surnageant avec le souvenir de la gloire d’autrefois, aujourd’hui disparue. À l’origine, une abbaye, successivement entourée de quelques groupes d’habitations, où vivaient dans la prière, l’étude et le travail, les disciples de Willibrord. Aujourd’hui, un bourg peu peuplé, sans industrie propre, groupé autour des ruines de l’ancienne splendeur, à laquelle la basilique a seule survécu.

Au débarqué du train, M. Dubreuil se fit conduire à l’hôtel, où il espérait trouver, après le déjeûner, une fenêtre libre pour s’installer avec ses filles et assister au défile mouvementé des pèlerins. Il