Page:Moret - L’emploi des mathématiques en économie politique.djvu/133

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

toutes les personnes que l’on considère se trouve au maximum (dans le sens technique de ce terme), mais de trouver telles fonctions et telles valeurs des variables pour lesquelles la formule ne donne pas seulement un maximum, mais la plus grande valeur possible. Par le fait, il y a toute la différence qui existe dans le calcul des variables entre les problèmes où l’on se propose de trouver un maximum et ceux où l’on se propose de trouver la plus grande valeur possible[1]»[2].

Si nous nous sommes arrêté un peu longuement sur cette question quelque peu subtile, c’est qu’elle a donné lieu à une polémique assez vive dont nous allons dire un mot. Après avoir exposé les considérations précédentes, le professeur d’Oxford avait en effet conclu en ces termes dans le discours cité : « Si nous passons aux complexités qui surgissent de la division du travail, le problème [de l’équilibre économique] cesse d’être un simple problème d’algèbre ou de géométrie. Et alors, fussions-nous même en possession des données numériques relatives aux motifs agissant sur chaque individu, on pourrait à peine concevoir qu’il soit possible de déduire a priori l’état d’équilibre auquel tendrait un système compliqué à ce point » et M. L. Bortkevitch crut alors devoir prendre la défense de Walras[3]. Mais il ne semble pas que les deux économistes se soient nettement entendus. M. Bortkevitch paraît avoir considéré les observations du professeur d’Oxford comme une critique des équations de Walras[4], tandis que M. Edge

  1. Voir Todhunter, Researches in the calculus of variations (ch. i et passim).
  2. Revue d’Économie politique, numéro de janvier 1891, p. 24.
  3. Revue d’Économie politique, numéro de janvier-février 1890.
  4. « Les « sacrifices et les efforts », mais ce n’est qu’un autre terme pour ce que Walras appelle les services des capitaux personnels. » Loc, cit., p. 84.