Aller au contenu

Page:Moret - L’emploi des mathématiques en économie politique.djvu/136

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

petites quantités de plaisir perceptibles[1]. Et il a été amené de la sorte à formuler cette conclusion que le plus grand bonheur possible (pour une collectivité) est égal à la plus grande valeur possible de l’intégrale (où correspond à la plus petite quantité de plaisir perceptible, à un individu sensible, à un élément de temps), les limites de l’intégration par rapport au temps étant et , le présent et l’avenir indéfiniment, et les autres limites étant des variables qu’il y a lieu de déterminer à l’aide du calcul des variations[2].

Mais il semble que dans cette partie de son œuvre M. Edgeworth ait subi l’influence de Jevons, à qui le professeur Marshall a pu reprocher de créer une confusion entre le domaine de l’économique et celui de l’hédonique, et l’on comprend que de telles conceptions aient pu prêter aux critiques. « Il y a un point », dit à ce propos M. Irving Fisher[3], « où, à ce qu’il me semble, l’auteur de ce livre vraiment fécond en idées s’est écarté du droit chemin. On a reproché aux économistes mathématiciens cette énigme : Qu’est-ce qu’une unité de plaisir ? Et M. Edgeworth, à la suite du psychologue-physiologiste Fechner, répond : « Les plus petites quantités de plaisir perceptibles sont assimilables ». J’ai toujours pensé que l’utilité doit être susceptible d’une définition qui la rattachée ses rapports avec les biens positifs on objectifs. Un physicien serait certainement dans l’erreur en définissant l’unité de force le minimum sensible de sensation musculaire… Cette introduction

  1. « Just perceivable increments [of pleasure] are equateable » (Mathematical psychics, p. 99).
  2. Mathematicals psychics, p. 57.
  3. Mathematical Investigations… [p. 136], Préf. pp. 4 et 5.