Aller au contenu

Page:Moret - L’emploi des mathématiques en économie politique.djvu/135

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

limité des concurrents, de l’indivisibilité des produits, de l’existence d’ententes (combinations), d’unions (unionism), d’associations coopératives etc.[1]. Il a fait ressortir que dans ces hypothèses, où aucune position d’équilibre stable n’est déterminée a prioiri, il doit y avoir un principe d’ajustement (principle of adjustement) procurant une base aux transactions. Et il a indiqué que ce principe peut être fourni soit par les conditions de l’équilibre, considéré comme le πρακτὸν ἀγαθὸν, qui se trouverait réalisé sous un régime de libre concurrence absolue — de même que dans les travaux à la mer le talus naturel d’un remblai de pierre peut offrir à l’ingénieur l’inclinaison-type à donner à son ouvrage[2] — soit par les conditions de l’ « arrangement utilitaire » qui assurerait aux divers intéressés la plus grande somme d’utilité compatible avec les circonstances.

Enfin, dans la section de ses Mathematical Psychics consacrée au calcul utilitaire, M. Edgeworth a recherché, comme nous l’avons dit, les conditions de la réalisation de la plus grande somme possible d’utilité pour une collectivité. Dans cette recherche, posant en principe que le plaisir est mesurable, il a commencé, en présence de quantités de plaisir relatives à des individus différents, par admettre que tous les plaisirs sont commensurables[3], puis, pour répondre au besoin d’une unité, il a considéré, avec le psychologue-physiologiste Wundt, comme assimilables les plus

  1. Mathematical Psychics, pp. 37-52.
  2. Cpr. A. et M.-P. Marshall, Economics of Industry, Londres 1879, p. 215.
  3. « Axiom. — Pleasure is measurable, and all pleasures are commensurable ; so much of one sort of pleasure felt by one sentient being equateable to so much of other sorts of pleasure felt by other sentient. » (Mathematical psychics, p. 59).