Page:Moret - L’emploi des mathématiques en économie politique.djvu/150

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tion III du rapport de deux utilités n’aurait plus aucun sens dès l’instant où il s’agirait de comparer des utilités relatives à deux individus différents. Eh bien ! non seulement M. Irving Fisher a fait remarquer, pour la première fois croyons-nous, que « dans le but d’étudier les prix et la distribution, il n’est pas nécessaire de préciser la signification du rapport d’utilités relatives à deux individus différents », mais encore il a fait observer que la définition III n’est nullement requise par la recherche de l’équilibre économique, à la condition de ne pas avoir recours aux systèmes de coordonnées employés par Gossen, Jevons, MM. Launhardt et Marshall, mais de partir de la notion de courbe d’indifférence (Cf. III, IV, 2) introduite dans la science par M. Edgeworth. Et c’est là une observation que nous retrouverons à la base des plus objectifs, et, par suite, des plus scientifiques des travaux d’économie pure, dus au professeur Vilfredo Pareto.

En outre de ses Mathematical Investigations et de divers ouvrages, notamment ses Elementary principles of economics[1], contenant trop peu d’applications des procédés mathématiques pour que nous nous y arrêtions ici, on doit également à M. Irving Fisher A brief introduction to the infinitesimal calculus, designed especially to aid in reading mathematical economics and statistics[2], ainsi qu’un grand nombre d’articles portant principalement sur des questions monétaires[3].

  1. New-York, 1912, réimp., 1913.
  2. New-York, 1897, 3e édit, 1906.
  3. Voir en particulier : Economie Journal, 1894, vol. IV, pp. 527-237 ; Publ. Amer. Econ. Assoc., 1896, vol, XI, no  4 ; American Economie Review, mars 1913 ; Quarterly Journal of Economics, février 1913 ; Annales of the American Academy of Political and Social science, juillet 1913, pp. 133-139.