Page:Moret - L’emploi des mathématiques en économie politique.djvu/155

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tion de la répartition des revenus, la théorie de la monnaie (analogue à celle de Walras), la théorie de la rente, qui vient réfuter celle de Ricardo. M. Pareto, en effet, s’est servi, sans aucun parti pris, de tous les moyens qui lui ont semblé propres à la découverte de la vérité, et c’est à tort qu’on le considère parfois comme un auteur qui veut appliquer les mathématiques à l’économie politique de préférence à toute autre méthode. « Lorsque nous avons rencontré quelque fait historique intéressant l’économie politique, nous n’avons pas craint de nous livrer aux recherches critiques qui pouvaient donner à ce fait une vraie valeur. Enfin, lorsque nous avons eu à traiter de l’évolution, nous n’avons pas hésité à emprunter des notions de fait et des explications aux sciences biologiques »[1].

Nous sortirions de notre programme en nous arrêtant longuement sur cette seconde section, étant donné que l’emploi des mathématiques y est relégué au second plan. Qu’il nous suffise de dire que la théorie qui y est exposée se rapproche de la réalité en tenant compte de certains éléments perturbateurs négligés tout d’abord, en tenant compte, par exemple, dans l’étude de la production, de la variabilité des coefficients de fabrication quantités des services producteurs qu’il est nécessaire d’employer pour obtenir une unité de produit) que Walras avait considérés comme constants. Mais ce n’est encore là qu’une seconde approximation, car il s’agit toujours d’états limites ; il ne saurait être question de faire une description du phénomène économique concret qui est du domaine de la sociologie (Cf. I, II, 3).

Tels sont, dans les grandes lignes, les caractères du Cours qui est complété par de nombreuses études his-

  1. Cours, I, préf., p. iii.