Page:Moret - L’emploi des mathématiques en économie politique.djvu/156

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toriques et statistiques. « No other work contains such a compact, varied and comprehensive collection of statistical data » (Irving Fisher, Yale Review). Nous n’insisterons pas davantage sur cet ouvrage, parce que nous aurons l’occasion d’en revoir les éléments à propos du Manuel, dans lequel nous trouverons les idées actuelles du Maître sur l’économie politique.



À partir de 1898 M. Pareto s’est avisé que pour déterminer l’équilibre économique, il n’est nullement besoin de connaître la mesure du plaisir, un indice du plaisir suffit. C’est là l’origine de la théorie qu’il a commencé à exposer dès cette époque, qu’il a ensuite développée dans son Manuale, et qu’il a enfin présentée dans toute sa généralité dans son Manuel. Graduellement (Cf. III, V, 1 et 2), se dégageant des conceptions de l’ancienne économie politique, à la notion d’ophélimité il a substitué celle de fonction-indice, assez analogue à la notion de température (Cf. p. 175 n.), et le Manuel a dans une certaine mesure pour objet d’édifier la théorie de l’équilibre économique indépendamment de l’hypothèse de Walras et de « la condition de satisfaction maximum », sur laquelle reposait encore le Cours. L’utilité des dernières parcelles échangées, la rareté, le plaisir, l’ophélimité qui, en toute rigueur, ne peuvent être considérés comme des quantités ni, par suite, être soumis à l’analyse mathématique, ne figurent plus dans les équations du Manuel.

Nous aurons, dans la IIIe partie, l’occasion d’insister sur ce sujet, qui n’est d’ailleurs pas du domaine de l’histoire ; nous nous bornerons donc ici à exposer quelques-unes des idées directrices qui sont à la base des dernières œuvres de M. Pareto.