Page:Moret - L’emploi des mathématiques en économie politique.djvu/77

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mistes », mais parce que les mathématiques n’y jouent aucun rôle.

Pour en finir avec les auteurs du xviiie siècle, il ne nous reste plus qu’à dire quelques mots de l’œuvre du palermitain Guglielmo Silio qui, de même que G. Beccaria, et sans doute à son imitation, a fait porter ses recherches sur les questions de contrebande. Son Saggio su l’influenza dell’ analisi nelle scienze politiche ed economiche applicata ai contrabbandi[1] a pour objet la résolution de cinq problèmes du premier desquels voici[2], à titre d’exemple, l’énoncé : « Connaissant le droit dédouane, le prix de la marchandise susceptible de donner lieu à la contrebande, le nombre des circonstances favorables au marchand et celui des circonstances favorables au fisc (Regalia), déterminer la peine qu’il convient d’appliquer au marchand et la somme à percevoir par le fisc », et il se termine par cette conclusion typique : « Qui donc serait assez audacieux ou insensé pour pouvoir espérer obtenir, sans l’aide du calcul, des résultats si nombreux et si importants pour l’exacte balance de l’État ».


§ 2. — Deuxième Période : 1800-1870[3].

Peu nombreuses au xviiie siècle, les productions mathématico-économiques sont au contraire devenues très

  1. Ce travail figure dans le t. V de la Nuova raccolta d’opusculi di autori siciliani, Palerme, 1792.
  2. D’après l’Introduzione… [p. 259] de F. Virgilii et C. Gari-baldi.
  3. Nous avons limité cette seconde période à l’année 1870 — c’est-à-dire à l’apparition des œuvres de W. St. Jevons et de L. Walras — bien que H. -H. Gossen, que nous classerons parmi les fondateurs de l’économie pure, ait publié son livre en 1854, parce que, ainsi que nous le verrons, cet ouvrage n’a acquis, en fait, droit de cité qu’après la publication des œuvres de W. St. Jevons et de L. Walras.