abondantes dès le début du xixe ; aussi, dans ce rapide historique laisserons-nous de côté les auteurs qui sont restés ignorés à juste titre, tels que Du Mesnil-Marigny ou Esmenard du Mazet, pour ne nous arrêter qu’à ceux qui se sont fait remarquera un titre quelconque, ou dont les œuvres semblent avoir exercé une influence sur le développement de l’économie mathématique. Ces derniers sont, croyons-nous, en France : N.-F. Canard, A. Cournot et E.-J. Dupuit ; en Allemagne : H. von Thünen et H. von Mangoldt ; en Angleterre : W. Whewell et Fleeming Jenkin ; enfin, en Italie : L.-M. Valeriani et F. Fuoco.
Les Principes d’économie politique de François-Nicolas Canard, publiés à Paris en 1801, constituent certainement l’une des plus mauvaises tentatives d’application des mathématiques à l’économie politique. Assez confus et verbeux dans leur ensemble, ils n’offrent dans leur partie mathématique, qui porte principalement sur « la détermination du prix des choses », qu’une simple traduction en symboles d’idées préconçues, traduction qui vient d’ailleurs ajouter aux erreurs économiques dont ces idées sont parfois l’expression des erreurs purement analytiques, car, quoique professeur de mathématiques, F.-N. Canard « ignore ou oublie les éléments du calcul des fonctions »[1]. En un mot, ainsi que le dit A. Cournot, « ces prétendus principes sont si radicalement faux, et l’application en est tellement erronée, que le suffrage d’un corps éminent n’a pu préserver l’ouvrage de l’oubli »[2]. Le livre de F.-N. Canard présente en effet cette particularité d’être le seul ouvrage d’économie politique mathématique qui ait reçu en France