une sorte de consécration officielle, et c’est à ce titre que nous n’avons pas voulu le passer sous silence. Écrit pour donner sous la forme d’ « un chaînon d’une suite de conséquences » une réponse négative à cette question mise au concours par l’Institut : Est-il vrai que dans un pays agricole, toute espèce de contribution retombe sur les propriétaires fonciers ?, il fut couronné par cette assemblée. Il est vrai que ce fut « faute de mieux », nous dit Blanqui[1], ce qui est évidemment une explication, mais qui n’est peut-être pas suffisante pour répondre à ces interrogations de Joseph Bertrand : « Comment [Canard] devint-il lauréat de l’Institut ? Sur le rapport de quelle commission ? Je n’ai pas eu l’indiscrétion de le chercher »[2].
Luigi Molinari Valeriani, d’Imola, et Francesco Fuoco, de Naples, sont les deux derniers membres de ce groupe d’auteurs, dont nous avons déjà cité plusieurs noms, qui, à la naissance même de l’économie mathématique, à la fin du xviiie siècle et au début du xixe siècle ont largement représenté l’Italie, qui compte, aujourd’hui encore, les plus nombreux adeptes de cette science[3].
L.-M. Valeriani est un des premiers qui — à la suite de P. Verri et de Frisi — aient essayé d’élaborer une théorie scientifique de la détermination des prix par le seul jeu de l’offre et de la demande. Il a été ainsi conduit à introduire dans son analyse, à côté de la notion de la valeur d’usage (pregio), la notion de la valeur spécifique (pregio specifico), sorte de valeur d’échange intrinsèque proportionnelle à la demande i et inversement proportionnelle à l’offre o de la marchandise considérée,