Page:Moret - L’emploi des mathématiques en économie politique.djvu/97

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quantité de plaisir que cet objet est susceptible de procurer, ce qui le conduit à classer les objets en trois catégories : 1o les produits de consommation ; 2o les produits complémentaires ; 3o les moyens de production. Puis, l’utilité ainsi déterminée, sans plus s’inquiéter de l’interdépendance des biens économiques dont il avait pourtant conscience, — cela résulte de la classification précédente — il est directement amené à reconnaître à cette utilité une loi de décroissance parallèle à celle des variations du plaisir, d’où il déduit, pour achever la théorie de la jouissance, cette règle pratique, qui est restée à la base de l’économie mathématique : « Lorsque ses ressources sont insuffisantes pour lui permettre de se procurer de tous les biens possibles à satiété, l’homme doit se procurer de chacun d’eux dans une proportion telle que la valeur d’usage du dernier atome soit la même pour tous les biens » (Wenn seine Kräfte nicht ausreichen alle möglichen Genussmittel sich vollauf zu verschaffen, muss der Mensch sich ein jedes so weit verschaffen, dass die letzten Atome bei einem jeden noch für ihn gleichen Werth behatten.)

La théorie du travail fait suite, ainsi que nous l’avons dit, à celle de la jouissance. Gossen la fait reposer tout entière sur ce principe, que l’utilité d’un produit quelconque ne doit être appréciée que déduction faite de la peine correspondant au travail de production, peine qui est d’ailleurs une fonction croissante de la durée de ce travail. Aussi la conclusion en est-elle que l’homme doit répartir ses efforts de telle manière que son travail ne se prolonge jamais au delà du point où l’utilité du produit est égale à la peine de production.

Quant à la théorie de l’échange, confondue avec celle de la production, qui termine la partie scientifique de l’Entwickelung, elle est en quelque sorte la conséquence