Page:Morice - La Littérature de tout à l’heure, 1889.djvu/383

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sais aussi combien de pages menteuses devront, pour des motifs de faiblesse personnelle ou de nécessité invincible, accompagner la bonne page, celle que ce livre encore annonce et ordonne, — tu sais, tu comprends et tu pardonnes.

Ces observations commentent au futur le prologue de l’œuvre, le vestibule du monument littéraire que rêve, destiné en toutes ses parties, — (qu’il pourrait dire et qui, se correspondant par des échos et des rappels, font de la succession des livres un seul livre et recèlent, en effet, dans leurs arabesques, un livre unique, résultant et composé des parts essentielles de chacun de ces livres divers) — un poëte de ce temps. Indiquons maintenant, comme pratiquement, en gardant ce prologue pour exemple, non pas dans l’esprit l’éclosion du projet poétique, mais le procédé successif de sa réalisation : car, après que l’idée a vibré, d’aventure, soit par les nuances qu’elle appelle, soit par quelqu’un des développements qu’offre d’avance la fantaisie, le Poëte, pour informer d’une logique éternité son Rêve, d’abord en scrute le sens dans l’aspect rationnel, puis le soumet à son imagination sous les dehors d’une image, enfin choisit les couleurs et les sons par lesquels, à travers l’image, il touchera la pensée.

I. SYNTHÈSE DANS LA PENSÉE.
MÉTAPHYSIQUE


Établir d’abord que l’Art est une reprise, par