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père ou une mère malade, couché sur la paille, peut-être dans une pauvre cabane, où le vent pénètre à travers les planches mal jointes ; où le poêle, faute de bois, ne jette plus de chaleur ; où l’on n’a seulement pas une bouchée de pain pour apaiser sa faim.

Amis, lecteurs, lorsqu’un de ces petits infortunés va frapper à votre porte, pour l’amour de Jésus qui a souffert toutes sortes de misères, recevez-le avec bonté ; faites lui l’aumône, et Dieu, dans le ciel, vous le rendra.

Lozia, en partant de la maison, se rendit sur la rue Saint-Valier. Elle n’osait aller frapper aux portes des belles bâtisses qu’elle voyait. Elle resta quelques instants au coin d’une rue, attendant qu’un passant charitable lui donnât quelques sous. Plusieurs personnes passèrent en cet endroit, mais la petite ne reçut rien. Enfin Lozia aperçut une dame bien vêtue qui venait du côté où elle se trouvait.

— La charité pour l’amour de Dieu, demanda la petite fille d’une voix tremblante, tandis que ses yeux se voilaient de larmes.

La dame s’arrêta devant Lozia et se mit à lui parler. Elle la questionna sur sa famille et l’enfant lui répondit d’une manière si persuasive, que la