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Page:Morissette - Au coin du feu - Nouvelles, récits et légendes, 1883.djvu/102

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dame ne douta pas qu’elle lui disait la vérité, et lui donna un écu.

Lozia pouvait donner quelque peu à manger à ses malades, mais il lui fallait de quoi réchauffer leurs membres engourdis.

Elle demanda à un petit garçon qui s’amusait à glisser, de lui prêter son traîneau, lui disant qu’on n’avait pas de bois chez ses parents et qu’elle désirait en demander de portes en portes et le transporter chez elle.

— Tu n’as donc pas de père pour te donner du bois, lui demanda le petit garçon.

Lozia baissa la tête, et éclata en sanglots.

— Je t’ai fait de la peine, dit le petit, inquiet. Ne pleure pas, papa en a acheté beaucoup de bois. Je vais lui demander qu’il t’en donne un peu et j’irai le porter chez vous.

Le petit garçon entra dans une maison près de l’endroit où se tenait Lozia et sortit aussitôt en disant qu’il avait obtenu la permission demandée.

Quelques instants après, Marie-Louise voyait arriver sa fille accompagnée d’un joli petit garçon qui tirait un traîneau changé de bois.

Marie-Louise comprit ce que Lozia venait de faire ; elle l’appela près d’elle et l’embrassa en pleurant.