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mère, elle attendit quelques instants à la porte, espérant qu’après avoir pris un verre, son père sortirait et consentirait peut-être à la suivre.

Mais, soit qu’il sortit par une autre porte, soit qu’il passa la nuit en cet endroit, Lozia ne le vit pas partir. Après avoir passé deux ou trois heures au froid, elle revint à la maison et raconta ce qui était arrivé, à sa mère, qui connaissait déjà ce que le petit Lucien lui avait dit.


XII.


L’hiver arriva à sa fin. Nous devons dire que la famille Langlois n’eut pas trop à souffrir de la misère, grâce à la dame à laquelle Lozia avait demandé la charité et à quelques autres personnes qui venaient voir Marie-Louise de temps à autre, et ne partaient jamais sans laisser quelque chose, soit de l’argent, soit des effets.

Au retour du printemps, Marie-Louise reprit un peu de force. Elle se levait dans le courant de la journée et venait s’asseoir à côté de Lozia qui avait obtenu de la couture à faire et qui travaillait en chantant auprès de la fenêtre. N’eût été le vice de Langlois et la crainte de le voir arriver ivre à tout instant, cette famille se serait trouvée heureuse.

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