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L’été venait de finir et l’automne apparaissait avec son cortège de tristesse. Marie-Louise avait dû reprendre le lit. Le médecin avait déclaré qu’elle ne passerait pas l’hiver. Lozia, que l’idée de perdre sa mère effrayait extraordinairement, n’épargnait rien pour lui donner quelques douceurs. Il n’était pas rare de la voir à minuit, à une heure et même à deux heures du matin, penchée sur son ouvrage, s’empressant de le finir au plus tôt, afin de procurer quelques nouvelles douceurs à sa mère.

Langlois n’était pas changé ; au contraire, on eût dit que l’approche de l’hiver le portait à s’engouffrer de plus en plus dans l’ivrognerie.

On était au 23 octobre 1866 : c’était un dimanche. En revenant de la messe le matin, Lozia apprit à sa mère qu’un grand incendie dévastait Saint-Roch.

Nos lecteurs se rappellent sans doute, cette immense conflagration qui origina dans la maison d’un M. Letarte, sur la rue Saint-Joseph, près du marché Jacques-Cartier, et qui réduisit en cendres une partie de Saint-Roch et tout Saint-Sauveur.

Transportons-nous à Saint-Sauveur.

La rue Saint-Valier, la rue Massue, toutes les rues en arrière jusqu’au Cap, sont en feu. L’église elle-même n’est pas épargnée par l’élément destructeur. Voyez la flamme qui sort par toutes les fenê-