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Ce qu’elle préférait surtout, c’était la valse ; elle valsait à ravir.

La valse, n’est-ce pas là la danse que les jeunes gens aiment le mieux ? Est-ce parce qu’elle est plus jolie que les autres, ou bien, est-ce parce qu’elle est condamnée et défendue par l’Église ? Ce sont autant de points que je n’essaierai pas d’éclaircir.

Vers onze heures un nouveau personnage faisait son apparition dans la salle du bal. C’était un beau grand jeune homme, aux cheveux noirs et bouclés, aux yeux d’un noir vif, à l’air noble.

Un quart d’heure après son entrée, il se trouvait auprès d’Alice Provost et engageait la conversation avec elle, au grand désappointement des autres jeunes filles.

Il parlait admirablement bien le français. Sa voix était douce, mielleuse même. Il se mit à débiter force compliments à la jeune fille qui rougissait de plaisir et d’orgueil.

Le jeune homme continuant toujours, lui fit une déclaration d’amour des plus enthousiastes.

Il dit comment, au milieu de toutes les jeunes filles présentes, il l’avait remarquée. Son cœur avait battu avec précipitation en la voyant, si belle et si joyeuse, passer près de lui dans la dernière danse. Il avait compris qu’il l’aimait et que le plus grand