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Aussi je dois le dire à l’honneur de notre race, il y eut désapprobation presque générale de la part des dames canadiennes. Je dis presque, car malheureusement, il y en eut quelques-unes qui eurent le courage d’aller exhiber leur peau devant le grand personnage en question.

Au nombre de ces dernières se trouvaient madame Provost et ses deux filles. La toilette des jeunes filles étaient indécentes au suprême degré. Celle d’Alice surtout, était tellement décolletée, que son père ne put s’empêcher d’en faire la remarque ; malheureusement, il était trop tard pour la changer et elle se rendit au bal dans cet accoutrement.

Il y avait déjà un grand nombre d’invités de rendus, lorsque la famille Provost fit son apparition dans la salle du bal. C’était en partie des Anglais et des Anglaises, des Écossais et des Écossaises et quelques Canadiens et Canadiennes.

Le bal commença.

Valses, quadrilles, polkas, mazurkas, lanciers se succédaient avec un entrain diabolique.

Alice faisait partie de toutes les danses, elle eut même le bonheur de danser avec le grand personnage.