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LUCIEN ET MARIE-LOUISE.



NOUVELLE.

Lucien Lanouette était un joli garçon de vingt-quatre à vingt-cinq ans.

Je dis joli, mais le mot est peut-être exagéré. Il avait les yeux d’un beau noir, les cheveux de la même couleur et bouclés, une figure souriante qui plaisait dès le premier abord. Il était grand — il mesurait cinq pieds et dix pouces, — mais pas bien gros. En un mot, à première vue, il pouvait passer pour un beau garçon.

Un critique sévère aurait bien trouvé à redire sur sa bouche un peu trop grande, sur ses oreilles un peu trop rabattues, comme me disait une jeune fille qui le trouvait détestable, parce qu’il n’avait pas voulu d’elle pour femme ; mais dans la paroisse de Sainte-Anne de la Pérade, où demeurait Lucien, les critiques étaient rares dans le temps et on trouvait mon héros bien joli. En effet, c’était bien le plus beau garçon de la paroisse.