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teneur de livres dans un magasin de l’endroit. Il trouvait qu’un mariage entre ce jeune homme et Ida était tout à fait convenable.

Ce fut presque en riant qu’il aborda son épouse, et lui raconta ce qu’il venait de voir.

Madame Bertrand jeta les hauts cris, et se mit à se lamenter sur le sort des jeunes filles qui se déshonoraient et déshonoraient leurs parents par leur mauvaise conduite.

— Je vais l’enfermer, s’écria-t-elle, et je la surveillerai assez que pareille chose ne lui arrivera plus.

— Ta, ta, ta, dit François, plus tu la contiendras, plus elle te jouera de tours. Sais-tu ce qu’il y a de mieux à faire ? Eh ! bien, s’ils s’aiment c’est de les faire marier.

— Marier, Ida se marier, mais elle n’a que vingt ans, et j’ai toujours dit qu’elle ne se marierait pas avant vingt-deux ou vingt-cinq ans.

— Tu l’as trop dis, Marie, et c’est pour cela qu’elle s’est cachée de toi.

La chose fut décidée.

Le lendemain soir, Alfred que François Bertrand avait fait mander près de lui, déclara son amour pour la jeune fille et son intention bien arrêtée de l’épouser le plus tôt possible.

— Dans ce cas-là avait répondu François, annon-