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Page:Morissette - Au coin du feu - Nouvelles, récits et légendes, 1883.djvu/92

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Lorsque Langlois commença à visiter la famille Danjou, Breton avait déjà conquis une large place, dans le cœur de la jeune fille. Quand au père et à la mère de Marie-Louise, ils ne juraient que par le commis de la basse-ville.

On avait bien dit à Langlois, le jour il manifesta son intention de fréquenter la demoiselle Danjou, qu’il lui serait impossible de prendre la place de Breton dans le cœur de Marie-Louise, mais cela ne l’effraya pas.

Quoiqu’il fût un commis de St. Roch, Hypolite avait tout de même beaucoup de petits moyens pour capter l’attention des jeunes filles. Il jouait un peu le violon et chantait assez bien. Or, vous savez, ou si vous ne le savez pas, je vous l’apprends, que la musique est la plus grande amie de l’amour. Il paraît qu’il n’y a pas de cœur qui résiste à la musique, à moins qu’il ne soit plus dur que les murs de Jéricho qui, eux, se sont écroulés aux sons des trompettes.

Langlois savait que Marie-Louise de son côté, touchait le piano, qu’elle chantait bien et que, chose qui lui assurait le triomphe, son père et sa mère n’avaient pas les oreilles assez grandes pour écouter la musique. On lui avait même dit, mais, de cela, il n’en était pas certain, que dès que le père Danjou entendait le piano ou le violon, il se met-