Page:Morissette - Le fratricide, 1884.djvu/108

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mère, en apprenant l’arrestation et la condamnation de leur fils ! La pensée surtout du chagrin qu’allait éprouver sa mère en apprenant le déshonneur de son enfant, lui causa une douleur impossible à décrire, et des larmes coulèrent abondamment de ses yeux.

Pierre Julien était une canaille, c’était incontestable, mais il avait toujours aimé sa mère et l’idée de la douleur qu’il allait lui causer par sa conduite, le faisait souffrir horriblement.

Par bonheur, ses compagnons dormaient, car s’ils l’eussent vu pleurer ils se seraient moqués de lui. Et la chose eut été, on ne peut plus simple, puisque aucun des trois n’avait connu sa mère et qu’ils ne pouvaient songer aux sacrifices que ces dernières s’imposent, pour leurs enfants.

Belleau avait été trouvé un beau matin à la porte d’une maison du faubourg Québec, habitée par un brave ouvrier. Ce brave homme l’éleva le mieux qu’il pût, mais il ne put réussir à en faire un honnête homme. Dès le plus bas âge, il mani-