Page:Morissette - Le fratricide, 1884.djvu/109

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festa un goût pour le vol et la rapine. Son père adoptif ne pouvant le corriger, le livra à la police qui lui fit passer quelques mois en prison. Et le résultat fut qu’il en sortit plus canaille qu’à son entrée. Finalement, le brave ouvrier qui l’aimait cependant, comme son fils véritable, se vit forcé de le mettre à la porte de sa maison. Depuis lors il passa les trois quarts de son temps en prison.

Quant aux deux autres, Touchette et Latreille, la canaillerie était originaire chez eux. Leurs pères avaient passé plus de la moitié de leur vie dans le pénitencier et les enfants avaient été élevés dans les rues.

Belleau, Touchette et Latreille étaient habitués à coucher dans les cellules de la station de police et ils dormaient en cet endroit, comme s’ils eussent été dans le lit le plus moelleux.

Julien, n’ayant jamais eu maille à partir avec la justice, se trouva beaucoup dépaysé dans le cachot ; aussi ne dormit-il pas cette nuit-là.