Page:Morissette - Le fratricide, 1884.djvu/12

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
11
PROLOGUE

— Le voilà !… le voilà !… la corde au cou !… Arthur !… au secours… au secours !

Et le malheureux se tordait de désespoir sur sa couche.

En entendant ces paroles, le curé et Montpetit se regardèrent et une même pensée traversa leur esprit.

Il y avait plusieurs années, un jeune homme nommé Arthur Julien, avait été trouvé pendu dans sa grange.

On crut d’abord à un suicide, mais le jeune homme était un cultivateur à l’aise et paraissait vivre heureux avec sa femme et ses enfants. On ne put jamais éclaircir ce mystère.

Les paroles du moribond, jetèrent une lumière sur cette tragédie.

Le curé et Montpetit se demandèrent dans leur esprit, si celui qui gisait à leurs pieds n’était pas Pierre Julien, disparu de Beauharnois, depuis un grand nombre d’années et si ce malheureux n’était pas le meurtrier de son frère.

Cependant tous deux restèrent silencieux.