Page:Morissette - Le fratricide, 1884.djvu/122

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Il y avait trois ans qu’il était au pénitencier. Il avait déjà commis plusieurs fautes qui lui avaient mérité le cachot. Les gardiens commencèrent bientôt à le détester. Il paraît que c’est une règle pour les gardiens d’être brutaux envers les détenus. Quiconque a eu l’occasion de visiter les pénitenciers, a pu se convaincre de la vérité de ce que je dis. On dirait que ces gens n’ont pas affaire à des hommes, mais à des animaux. L’on semble croire que pour être obéi par les prisonniers, il faut leur parler durement, grossièrement, comme on le ferait avec un animal vicieux.

Mais, après tout, ces gardiens ont peut-être raison : passons.

Pierre Julien qui était très impatient lorsqu’il arriva au pénitencier, était devenu d’une promptitude inqualifiable. Or un jour, un gardien s’avisa de le réprimander sur quelque chose qu’il venait de faire et lui parla… disons un peu sévèrement. Julien ne l’entendait pas de cette