Page:Morissette - Le fratricide, 1884.djvu/133

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Or, il se trouva que le jour où Pierre subissait son procès et était condamné au pénitencier, il y avait à Montréal un habitant de Beauharnois qui apprit la chose et la raconta au père du condamné, Jean Julien.

On se figure facilement la douleur que ressentit le pauvre père en apprenant la conduite de son fils et le châtiment qu’il avait si justement mérité. Ce fut avec beaucoup de ménagement qu’il en parla à sa femme. Malheureusement, les précautions furent inutiles. La malheureuse mère fut accablée par cette pénible nouvelle. Elle prit le lit quelques jours plus tard et un mois après on la conduisait au cimetière.

Jean Julien, frappé au cœur par le déshonneur que lui causait son fils et par la mort de son épouse qu’il aimait tendrement, ne put supporter longtemps la douleur qu’il éprouvait. Un an après la condamnation de son fils au pénitencier, il allait rejoindre au ciel, la compagne de sa vie.