Page:Morissette - Le fratricide, 1884.djvu/158

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Beaudoin ne passait pas une fois devant la maison sans entrer donner au moins un baiser à l’enfant.

Lorsque Albertine commença à sourire puis à gazouiller, ce fut une joie dans la famille. On lui parlait comme si elle eût été grande fille. On riait aux larmes de ses cris de joie, de son petit bavardage.

On se disputait pour savoir quel nom la petite dirait le premier.

À quatre ans la petite Albertine commençait à apprendre ses lettres. À huit ans on la mettait pensionnaire au couvent de Saint-Roch ; à dix ans elle faisait sa première communion et à seize ans elle laissait le couvent pour rentrer définitivement dans sa famille.

Partout où elle passait, la petite Albertine se faisait aimer. Douée de beaucoup de talent, et d’une intelligence fort rare, elle faisait de rapides progrès et tenait la tête dans chacune de ses classes.

Lorsqu’elle sortit du couvent, elle était assez instruite pour la position qu’elle devait occuper dans le monde. Ce qui ne