Page:Morissette - Le fratricide, 1884.djvu/159

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gâte rien elle était assez bonne musicienne, c’est-à-dire qu’elle jouait le piano très-bien et qu’elle chantait à ravir. Elle pouvait être la femme d’un médecin, d’un notaire, d’un avocat et même d’un journaliste.

À seize ans, Albertine était belle, je dirai même jolie. Elle était grande et admirablement bien faite. Des cheveux blonds et légèrement ondulés lui tombaient sur les épaules, des beaux yeux bleus et surtout un sourire qui la faisait aimer de tous ceux qui la voyaient, telle était Albertine Bouchard.

Faut dire que les prétendants ne faisaient pas défaut. Mais la jeune fille ne voyait pas de hâte à se marier. Elle vécut ainsi, jusqu’à l’âge de vingt ans.

Cent amoureux s’étaient présentés, et tous avait été réfusés. Les gens commençaient à trouver cela étrange et l’on se disait déjà qu’Albertine avait l’intention de se faire sœur de la charité.