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Page:Morissette - Le fratricide, 1884.djvu/178

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DOULEURS ET LARMES

En revenant à elle, la pauvre femme se jeta à genoux, puis s’adressant à la mère du Christ, elle lui fit une de ces prières qui partent du cœur et comme une mère sait en faire, lorsqu’elle voit un de ses enfants en danger :

« Marie, mère de Jésus, vous qui avez enduré toutes les souffrances, vous qui avez vu votre Fils fouetté, couronné d’épines et attaché à une croix, voyez ma douleur et secourez-moi. »

Quant au malheureux Arthur il semblait avoir perdu la raison. Pâle, les yeux égarés, il se tenait debout auprès du berceau, regardant son cher enfant se débattant dans des souffrances atroces.

La mère se lève et s’approche de son enfant. Ils s’assoient, Arthur d’un côté du berceau, Alice de l’autre, et tous deux se livrent alors à la contemplation de ce petit être que les anges venaient chercher.

Quelles douleurs sont semblables à celles de ces deux malheureux ?

Comme ils souffrent tous deux.