Page:Morissette - Le fratricide, 1884.djvu/179

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
178
DOULEURS ET LARMES

Enfin, l’enfant se calme ; Arthur et Alice se penchent à la hâte sur le berceau.

La petite ouvre les yeux. Elle aperçoit son père et sa mère auprès d’elle. Elle fait un effort, lève ses petits bras et enlaçant le cou de ces deux êtres qui l’aiment, elle les attire jusqu’à sa figure, pendant qu’un sourire de bonheur effleure ses lèvres.

Arthur et Alice n’osent remuer de crainte de causer quelques chagrins à leur petite fille. Mais il leur semble que les petits bras qui entourent leur cou sont plus froids. Il leur semble que ces petites joues qui touchent à leur joue sont plus froides. Ils se lèvent tous deux. L’enfant dans le berceau n’est plus qu’un cadavre.

Ma plume se refuse à décrire le désespoir de ces infortunés parents.

Le médecin qui avait été témoin de cette scène déchirante s’approcha d’Arthur et de son épouse et refoulant les larmes qui baignaient ses yeux, il chercha à les consoler.

La pauvre mère tomba comme fou-