Page:Morissette - Le fratricide, 1884.djvu/21

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près, comme celle de tous les autres garçons.

Son père s’apercevait cependant qu’il avait un mauvais caractère.

Il était violent, entêté, et surtout vindicatif.

Si quelqu’un avait le malheur de lui déplaire, il ne lui pardonnait jamais et cherchait l’occasion de se venger.

La vengeance, il n’avait que cela dans la tête.

Le curé disait au père Julien, que s’il n’y prenait garde, son fils Pierre pourrait bien mal tourner.

Et le pauvre Jean Julien, qui était un brave homme fini, cherchait par tous les moyens possibles à bien élever son fils, afin de lui faire perdre tous ses mauvais penchants, mais toujours sans résultat.

Arthur avait deux ou trois ans de moins que son frère Pierre.

Autant Pierre était violent, entêté, autant Arthur était doux et affable.

Pierre ne pardonnait jamais.

Arthur trouvait toujours des raisons